La liberté de recourir à l'interruption volontaire de grossesse scellée dans la Constitution

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IVG dans la Constitution, cérémonie du scellement, 8 mars 2024
IVG dans la Constitution : cérémonie du scellement Place Vendôme, le 8 mars 2024 - Images AFP
par Soizic BONVARLET, le Vendredi 8 mars 2024 à 15:48, mis à jour le Vendredi 8 mars 2024 à 16:20

Le sceau de la République a été apposé, ce vendredi 8 mars, sur la loi constitutionnelle inscrivant l'IVG dans la norme suprême. Lors d'une cérémonie ayant pris place devant le ministère de la Justice, place Vendôme, Emmanuel Macron a salué l'issue d'un "long combat pour la liberté", et appelé à inscrire désormais l'IVG dans la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne.

C'est un 8 mars qui, par-delà le symbole, revêt une dimension particulière pour les droits des femmes. "Aujourd'hui est un très grand jour pour notre République", a ainsi déclaré Emmanuel Macron Place Vendôme, lors de la cérémonie de scellement consacrant l'inscription de la "liberté garantie" à la femme d'avoir recours à l'interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution. Quelques minutes auparavant, le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, avait actionné la manivelle de la presse apposant le Sceau de la République sur l'original de la loi constitutionnelle.

Un hommage aux "responsables politiques de tous bords"

"Le Sceau de la République scelle en ce jour un long combat pour la liberté", s'est aussi félicité le président de la République, entouré de son garde des Sceaux donc, ainsi que du Premier ministre, Gabriel Attal, de la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, de l'ancienne Première ministre, Elisabeth Borne, et de la vice-présidente du Sénat, Sophie Primas. Egalement présentes aux côtés du chef de l'Etat, la sénatrice écologiste Mélanie Vogel et la députée insoumise, Mathilde Panot, toutes deux ayant été à l'origine d'initiatives parlementaires visant à constitutionnaliser l'IVG, qui avaient ouvert la voie à la présentation d'un projet de loi constitutionnelle.

Emmanuel Macron a aussi félicité les "responsables politiques de tous bords" ayant "œuvré dans la concorde" pour aboutir à l'inscription de l'IVG dans la Constitution, citant les parlementaires "Eliane Assassi, Aurore Bergé [devenue ministre], Laurence Cohen, Mathilde Panot, Laurence Rossignol, Mélanie Vogel".

Œuvrer désormais à l'échelle européenne et mondiale

Le président de la République a par ailleurs fait part de son intention d’œuvrer pour désormais consacrer le droit à l’avortement à l’échelle européenne. "Je souhaite l'inscription [de l'IVG] dans la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne, où plus rien n'est acquis et tout est à défendre", a aussi indiqué Emmanuel Macron, avant d'aller plus loin en disant la nécessité de rendre ce droit, "au-delà de l'Europe", "universel et effectif".

Nous ne trouverons le repos que lorsque cette promesse sera tenue partout dans le monde. Nous mènerons ce combat dans notre Europe. Emmanuel Macron

Une Marseillaise interprétée - et revisitée pour l'occasion -, par Catherine Ringer, a résonné Place Vendôme à l'issue du discours du chef de l’Etat, après qu'y aient été projetés les portraits de figures telles que Louise Michel, Simone de Beauvoir, Gisèle Halimi, Marie-Claire Chevalier, et bien sûr Simone Veil.

À l'issue de la cérémonie, la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, s'est réjouie sur X (ex-Twitter) de l'accomplissement d'une "fierté nationale" et d'un "espoir mondial", quand la présidente du groupe La France insoumise à l'Assemblée, Mathilde Panot, s'est dite "très très émue de voir le droit à l’IVG scellé dans la Constitution".

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