Loi immigration : l'explication de texte d'Emmanuel Macron vue par les députés

Actualité
Image
Emmanuel Macron dans l'émission C à vous le 20 décembre 2023
Emmanuel Macron dans l'émission C à vous le 20 décembre 2023
par Soizic BONVARLET, le Jeudi 21 décembre 2023 à 07:15, mis à jour le Jeudi 21 décembre 2023 à 10:39

Au lendemain de l'adoption du projet de loi sur l'immigration par le Parlement, le président de la République s'est exprimé sur France 5, mercredi 20 décembre, estimant qu'il s'agissait d'un texte "utile" et réfutant qu'il s'agirait d'une "victoire idéologique" du Rassemblement national comme l'a revendiqué Marine Le Pen. Tour d'horizon des réactions de la majorité et des oppositions. 

Le "bouclier qui nous manquait" : c'est ainsi que le président de la République a qualifié le projet de loi "pour contrôler l'immigration, améliorer l'intégration", adopté par le Sénat et l'Assemblée nationale, mardi 19 décembre, suite à l'accord trouvé en commission mixte paritaire (CMP). Approuvé par le Rassemblement national, qui revendique une "victoire idéologique", le texte et son adoption ont ébranlé la majorité présidentielle. 

Tout en admettant que le texte ait été "très durci" par la droite sénatoriale, Emmanuel Macron a réfuté le fait qu'il puisse constituer une victoire pour le Rassemblement national, évoquant "une manœuvre de garçon de bain" de la part du groupe présidé par Marine Le Pen. "Je revendique que cette loi est du 'en même temps'", a aussi déclaré le chef de l'Etat, après avoir néanmoins indiqué "respecter" la décision d’Aurélien Rousseau de démissionner de ses fonctions de ministre de la Santé.

"Le Président Emmanuel Macron anéantit les politiques de la déraison par sa lucidité" a réagi, sur X (ex-Twitter), Mathieu Lefèvre (Renaissance). 

Tweet URL

LR se félicite d'avoir fait un texte "rassembleur"

"En somme, Les Républicains ont fait un texte immigration apprécié d'Emmanuel Macron au RN" : c'est ainsi qu'Olivier Marleix a, quant à lui, commenté la prise de parole d'Emmanuel Macron. "Nous sommes rassembleurs pour traiter les problèmes des Français !", a ajouté le président du groupe LR à l'Assemblée sur X.

Tweet URL

Le chef de l'Etat a, par ailleurs, confirmé la saisine des Sages de la rue de Montpensier, prévoyant d'ores-et-déjà "qu’il y a des dispositions qui ne sont pas conformes à notre Constitution". "C'est de la schizophrénie politique !", a réagi Laure Lavalette (Rassemblement national), arguant qu'"Emmanuel Macron voulait que ce texte soit voté et maintenant il essaie de lui mettre des bâtons dans les roues en saisissant le Conseil Constitutionnel".

"Les thèmes et les termes de l’extrême droite", selon la gauche

"À ce niveau de foutage de gueule, plus grand chose à dire", a lancé sur X le député et premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, faisant allusion aux propos du Président qui a considéré que ce projet de loi constituait "une défaite du Rassemblement national" au motif qu'il comporte notamment une mesure de régularisation de travailleurs sans-papiers dans les métiers en tension. Le président du groupe Socialistes à l'Assemblée, Boris Vallaud, a pour sa part décrit "un président en 3D : Dérive, Déni, Déshonneur", quand Benjamin Lucas (Ecologiste) a accusé Emmanuel Macron de "[reprendre] les thèmes et les termes de l’extrême droite", et d'incarner de ce fait "un danger public pour la République".

Tweet URL

Au contraire, Marie Lebec (Renaissance) a salué l'intervention d'Emmanuel Macron et la politique menée : "À ceux qui donnent des leçons : qu'avez vous fait ces 40 dernières années pour l'emploi, l'industrie, l'insécurité ? Vous avez laissé prospérer le FN. Nous sommes à la tâche", a-t-elle écrit après l'émission.