Le Premier ministre, Sébastien Lecornu, a annoncé lundi 15 septembre la suppression des "avantages à vie des anciens membres du gouvernement dès le 1er janvier 2026". Essentiellement concernés : les anciens locataire de Matignon, ainsi que les ex-ministres de l'Intérieur. "On ne peut pas demander aux Français des efforts si ceux qui sont à la tête de l’Etat n’en font pas", estime Sébastien Lecornu.
C'est une mesure hautement symbolique, alors que le gouvernement s'apprête à demander des efforts aux Français dans le cadre du budget 2026, afin de commencer à redresser les finances publiques. Lundi 15 septembre, Sébastien Lecornu a annoncé sur X la fin des "avantages à vie des anciens membres du gouvernement dès le 1er janvier 2026".
"S’il est normal que la République protège les personnes faisant l’objet de menaces, il n’est en revanche pas concevable qu’ils puissent bénéficier d’avantages à vie en raison d’un statut temporaire", a pointé le Premier ministre.
Son prédécesseur à Matignon, François Bayrou, avait déjà lancé une réflexion sur les "privilèges" des responsables politiques au sens large - ministres, élus, parlementaires -, missionnant l'ancien député René Dosière sur le sujet.
Les avantages des ex-Premiers ministres ont déjà été limités par décret en septembre 2019. Le texte règlementaire, pris durant le premier mandat d'Emmanuel Macron, a notamment mis fin au secrétariat à vie qui revenait aux anciens locataires de Matignon. Ces derniers bénéficient désormais pendant une période maximale de 10 ans d'un "agent pour leur secrétariat particulier", et au plus tard jusqu'à leur 67 ans. Par conséquent, ni Michel Barnier, ni François Bayrou, tous deux âgés de 74 ans, n'en bénéficient.
Actuellement, les ex-Premiers ministres peuvent en revanche toujours disposer, à leur demande, d'une voiture de fonction avec chauffeur "à vie", à condition qu'ils ne bénéficient pas déjà d'un tel avantage dans le cadre d'un autre mandat ou d'une fonction publique. Au total, les dépenses engagées en 2024 pour les 15 ex-Premiers ministres concernés a coûté 1,58 million d'euros.
Par ailleurs, les anciens chefs de gouvernement conservent leur indemnité durant les trois mois qui suivent leur départ de Matignon, à condition qu'ils n'exercent pas une autre activité rémunérée. Ils ne touchent ensuite aucune pension de retraite spécifique.
Enfin, tous les anciens Premiers ministres bénéficient d'une protection policière. Cette protection est assurée systématiquement, sans borne temporelle. Selon une réponse à une question écrite, c'est cette protection policière qui coûte le plus cher : environ 2,8 millions d'euros en 2019. Cette protection est également accordée aux anciens ministres de l'Intérieur, particulièrement exposés.
"La protection policière ne sera accordée aux anciens Premiers ministres et ministres de l’intérieur que pour une durée limitée, et reconduite en fonction de la réalité du risque", a indiqué Sébastien Lecornu. En novembre 2024, Matthias Fekl, éphémère locataire de la place Beauvau, avait de lui-même demandé la levée de sa sécurité.
Aujourd'hui, l'ensemble des dépenses liés à ces avantages (voiture, sécurité, secrétariat...) représente environ 4,4 millions d'euros par an.