Motion de censure : l'Assemblée nationale n'a pas adopté la motion présentée par la gauche contre Gabriel Attal

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Le Premier ministre Gabriel Attal dans l'hémicycle, le 5 février 2024.
Le Premier ministre Gabriel Attal affronte sa première motion de censure à l'Assemblée nationale, le 5 février 2024.
par Soizic BONVARLETRaphaël Marchal, Maxence Kagni, Léonard DERMARKARIAN, Adèle Daumas, le Lundi 5 février 2024 à 13:37, mis à jour le Lundi 5 février 2024 à 13:43

Les députés ont rejeté, lundi 5 février, une motion de censure proposée par l'ensemble des groupes de gauche représentés à l'Assemblée nationale. Le Premier ministre, Gabriel Attal, a dénoncé la logique d'une motion de censure "préventive" et le "blocage" comme ligne directrice de la politique de La France insoumise.

Moins d'une semaine après son déclaration de politique générale à l'Assemblée nationale, mardi 30 janvier dernier, le Premier ministre a affronté sa première motion de censure ce lundi 5 février. Déposée par l'ensemble des groupes de gauche, elle a été défendue à la tribune par Manuel Bompard (La France insoumise).

Dénonçant en Gabriel Attal "le doux visage de la brutalité sociale", le coordinateur national de la France insoumise a justifié la volonté de censurer le gouvernement par nécessité la de "protéger la République" d'un "mariage hideux avec l'extrême droite". Manuel Bompard a notamment fait allusion au projet de loi relatif à l'immigration, accusant le gouvernement et sa majorité de "transforme[r] le Conseil constitutionnel en camion poubelle [de] délires réactionnaires".

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"Il n'y a pas plus conservateurs que vous dans le paysage politique", a répliqué Gabriel Attal au groupe LFI, avant dénoncer la stratégie du "blocage" permanent et une "motion de censure préventive". "Je n'avais même pas encore livré mes orientations ici, dans cet hémicycle, à l'occasion de ma déclaration de politique générale, que déjà vous aviez déposé votre motion de censure", a aussi fait valoir le Premier ministre, avant d'assurer que "rien ne [le] détournera[it] du cap du dialogue et des solutions".

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Caroline Abadie (Renaissance) a dénoncé "une motion de censure, qui en réalité n'est qu'une nouvelle motion de posture", avant de convoquer la série Friends pour critiquer l'initiative des députés de gauche. "Comme le disait le regretté Chandler Bing avec beaucoup d'autodérision, 'Ce n'est pas ce que tu dis, c'est la façon dont tu le dis'", a-t-elle aussi relayé à la tribune en référence à l'un des personnages de la fiction évoquée. "Nous avançons malgré vous" a affirmé Aude Luquet (Démocrate), également en soutien du gouvernement, à l'attention de La France insoumise, avant d'ajouter : "Ce n'est pas parce que nous ne pensons pas la même chose que nous devons nous opposer de manière stérile dans une forme de commedia dell'arte mal mise en scène". 

"Vous êtes le meilleur ami de M. Bardella" a pour sa part lancé Benjamin Lucas (Ecologiste), accusant Gabriel Attal de "disloquer le pacte républicain" et "d'agiter les thèmes et les termes de l'extrême droite". "Avec vous à Matignon, nos victoires idéologiques s'accélèrent" a, quant à lui, considéré Jean-Phillippe Tanguy (Rassemblement national). "Ce ne sont plus seulement nos constats et nos diagnostics qui s'imposent à vous, mais désormais nos valeurs et nos solutions (...) Hélas, tous vos actes contredisent et contrediront vos paroles", a aussi déclaré le député. 

N'ayant recueilli que 124 voix sur les 289 nécessaires, la motion de censure des députés de gauche a échoué à être adoptée. Les autres oppositions représentées à l'Assemblée nationale - à l'exception des Républicains qui n'ont pas envoyé d'orateur à la tribune - ont expliqué ne pas vouloir se joindre à cette initiative, souvent jugée trop précoce au regard de la prise de fonction récente du nouveau gouvernement emmené par Gabriel Attal. La censure n'a donc été votée - sans succès - que par les groupes de gauche (résultat détaillé du scrutin ici). 

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