Gilles Le Gendre quittera la tête du groupe LaREM en septembre

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Gilles Le Gendre pendant la nouvelle lecture de la loi Pacte, le 14 mars 2019
Gilles Le Gendre pendant la nouvelle lecture de la loi Pacte, le 14 mars 2019
par Jason Wiels, le Jeudi 16 juillet 2020 à 09:52, mis à jour le Jeudi 25 mars 2021 à 16:03

Le président du groupe La République en marche à l'Assemblée nationale a annoncé jeudi, dans une lettre aux élus de son groupe, qu'il quitterait cette fonction au mois de septembre. A la tête des députés LaREM depuis deux ans, Gilles Le Gendre est contesté en interne pour sa gestion du groupe. Une décision prise "en toute liberté" pour insuffler un "nouvel élan", écrit-t-il à ses collègues.

Fervent partisan du renouvellement des visages à l'Assemblée nationale, Gilles Le Gendre compte s'appliquer à lui-même cette règle dès septembre. Dans un courrier adressé à ses collègues, le président du groupe majoritaire annonce qu'il quittera cette fonction à la rentrée, lors des journées parlementaires de LaREM qui auront lieu les 10 et 11 septembre.

La décision libre d'un président sous pression

Dans sa lettre, le président sortant défend le bilan de son mandat à la tête du groupe depuis septembre 2018, lorsqu'il a pris la place de Richard Ferrand appelé à présider l'Assemblée nationale. Entre les lignes, il reconnaît ne pas forcément être le mieux à même de faire vivre le groupe LaREM pour le faire travailler avec le gouvernement remanié :

Nous devons certainement faire plus et mieux pour jouer notre rôle d'enrichissement et de contrôle de l'action du gouvernement. Un changement de président est nécessaire pour insuffler ce nouvel élan. Gilles Le Gendre à ses collègues

"Cette décision, je la prends en toute liberté. Nul ne me l'impose", assure le député de Paris. Bien élu et même réélu dès le premier tour à la tête des marcheurs du Palais-Bourbon en juillet 2019, Gilles Le Gendre a dû gérer un groupe où les effectifs comme la confiance ont subi une lente érosion.

De 310 élus en 2017, La République en marche ne compte plus que 280 députés à l'Assemblée, après avoir perdu la majorité absolue à elle seule en mai, avec la création du groupe dissident Écologie, Démocratie et Solidarité (EDS). 

Le départ des députés LaREM partis fonder le groupe EDS n'a toutefois pas suffi à pacifier les relations parfois tendues en réunion de groupe tous les mardis. Surtout, nombre de députés du groupe majoritaire n'ont que très peu goûté le contenu d'une note signée par leur président et adressée fin mai à l'Élysée. En pleine période de préparation du remaniement gouvernemental, il y estimait notamment qu'aucun député ne faisait figure de "candidat crédible pour Matignon".

Le groupe LaREM a désormais l'été pour réfléchir à la succession de Gilles Le Gendre. D'autres fonctions stratégiques de l'Assemblée doivent aussi être renouvelées après l'entrée au gouvernement de Barbara Pompili et Brigitte Bourguignon, qui ont respectivement laissé vacantes la présidence de la commission du développement durable et de l'aménagement des territoires ainsi que la présidence de la commission des affaires sociales.