Energie : Marine Le Pen demande une session extraordinaire du Parlement

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Marine Le Pen à Hénin-Beaumont, le 5 juin 2022
par Jason Wiels, le Mercredi 31 août 2022 à 10:54, mis à jour le Mercredi 31 août 2022 à 17:59

Alors que l'exécutif multiplie les annonces face au risque de pénurie de gaz, la présidente des députés RN demande la convocation immédiate de l'Assemblée nationale pour débattre de ce sujet. Les travaux parlementaires dans l'hémicycle ne doivent reprendre qu'en octobre, mais des auditions auront lieu dès la mi-septembre.

Les députés ne sont pas encore de retour sur les bancs de l'hémicycle que déjà une polémique naît sur la date de leur rentrée. Cheffe de file du premier groupe d'opposition, Marine Le Pen a écrit mardi à la Première ministre, Elisabeth Borne, pour réclamer la convocation immédiate du Parlement en session extraordinaire et l'organisation d'un débat sur la crise énergétique :

Marine Le Pen estime que cette crise "est désormais hors de contrôle" et démontre "l'inefficacité flagrante du gouvernement" qui "expose désormais nos entreprises et nos compatriotes aux pires difficultés, mettant lourdement en cause notre souveraineté nationale". La situation énergétique européenne s'est encore tendue mardi soir après l'annonce du géant gazier russe Gazprom de suspendre totalement ses livraisons au groupe français Engie à partir de jeudi. Une énième illustration des représailles russes au soutien de l'Union européenne à son voisin ukrainien.

La demande de la présidente du groupe RN à l'Assemblée intervient également dans un contexte politique national particulier. Pour la première fois depuis vingt ans, le gouvernement a décidé en juillet dernier de ne pas convoquer de session extraordinaire en septembre. La raison invoquée était de laisser du temps pour installer "la nouvelle méthode de compromis et de dialogue" souhaitée par la Première ministre. La session ordinaire du Parlement doit donc reprendre ses travaux dans l'hémicycle en octobre, comme le prévoit la Constitution.

"C’est l’inverse de ce qu’elle demandait"

L'élue du Pas-de-Calais a d'ores et déjà reçu une fin de non recevoir de plusieurs représentants de la majorité présidentielle, à commencer par Aurore Bergé, sur France 2 : "C’est l’inverse de ce qu’elle demandait, de ne pas siéger en septembre", a dénoncé la présidente des députés Renaissance, reprochant à son adversaire des "discours contradictoires en fonction des opportunités".

Franck Riester, le ministre des Relations avec le Parlement, a pointé une "fausse polémique"Dans un tweet. il rappelle que les députés et sénateurs ont déjà voté des mesures sur l'énergie dans la loi pouvoir d'achat en juillet et que "le texte sur l'énergie sera l'un des premiers examinés" cet automne.

"Cette demande est assez culottée, juge à son tour Guillaume Kasbarian (Renaissance) auprès de LCP. Les partis d'opposition en général et Marine Le Pen en particulier sont les premiers à demander du temps pour mener des auditions et réaliser notre travail de contrôle plutôt que de légiférer en permanence." Le président de la commission des affaires économiques se réjouit d'ailleurs de disposer du mois de septembre, à partir du mardi 13, pour enclencher un cycle d'auditions sur la crise énergétique (voir ci-dessous).

Le député se souvient que lors de la dernière conférence des présidents avant la pause estivale, l'organe qui fixe l'ordre du jour de l'Assemblée en lien avec le gouvernement "pas un seul groupe d'opposition n'a regretté l'absence de session extraordinaire en septembre".

Des auditions avant la reprise officielle

Avant la reprise de la session parlementaire, les commissions parlementaires seront à la tâche à partir de mi-septembre. La commission des affaires économiques ouvrira un cycle d'auditions sur l'énergie avec les ministres Agnès Pannier-Runacher (Transition énergétique) et Bruno Le Maire (Économie), ainsi que les PDG de RTE et EDF, afin notamment de faire le point sur le risque de coupure d'électricité cet hiver. Les commissaires aux affaires sociales entendront, quant à eux, Olivier Dussopt (Travail) et Jean-Christophe Combe (Solidarités), alors que le premier projet de loi de la session devrait être consacré aux règles de l'assurance-chômage. Du côté des affaires culturelles, les députés mèneront des tables rondes sur la rentrée et membres de la commission des finances prépareront l'arrivée, fin septembre en Conseil des ministres, du premier budget de la nouvelle législature.