Déconfinement : Jean Castex prépare les esprits à des mesures restrictives qui "perdureront"

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Jean Castex, le 17 novembre 2020, auditionné à l'Assemblée
par Maxence KagniSoizic BONVARLET, Jason Wiels, le Mardi 17 novembre 2020 à 17:32, mis à jour le Mercredi 18 novembre 2020 à 12:23

Auditionné par les députés, le Premier ministre a nié toute impréparation de la part du gouvernement face à la deuxième vague de l'épidémie. Il a également promis un déconfinement progressif et des "dispositions de freinage" qui "perdureront".

Jean Castex a été auditionné mardi par la commission d'enquête sur "l’impact, la gestion et les conséquences dans toutes ses dimensions de l’épidémie de coronavirus". Le Premier ministre a repoussé toute accusation d'impréparation : "L'idée qu'une deuxième vague pouvait se produire était connue de tout le monde et le risque d'un reconfinement, dans lequel nous nous trouvons, était prévu", a-t-il expliqué

Interpellé par le rapporteur de la commission Éric Ciotti (Les Républicains), le Premier ministre a également nié avoir pris tardivement conscience de la gravité de la deuxième vague. Égrenant la longue liste des mesures prises depuis juillet par son gouvernement, Jean Castex a rappelé l'accueil "peu enthousiaste" réservé à celles-ci, notamment à Marseille : "Les réactions étaient des observations disant que l'on en faisait trop."

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Un déconfinement progressif

Avant sa nomination à Matignon, Jean Castex était chargé auprès du gouvernement de coordonner la sortie du premier confinement : "Je tiens à votre disposition le rapport que j'avais écrit où j'indiquais très clairement qu'[une deuxième vague] pouvait se produire", a-t-il ajouté.

Mais le Premier ministre a reconnu, à demi-mot, avoir "peut-être" déconfiné "un peu trop" la population française. Avant de pointer du doigt la responsabilité de chacun : "Peut-être aussi que le peuple français a cru que cette épidémie était derrière nous, et que les gestes barrières n'ont pas été respectés avec suffisamment de zèle."

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Pour ne pas réitérer les mêmes erreurs, le prochain déconfinement sera donc progressif : des "dispositions de freinage" seront instaurées pour continuer la lutte contre l'épidémie. Et elles "perdureront", promet Jean Castex.

"La phase suivante ne sera pas le retour à l'ante confinement", a expliqué le Premier ministre, qui a précisé que son gouvernement se met, parallèlement, "en état de vacciner la population française".

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Nous espérons que les vaccins pourront se déployer vite et qu'ils seront efficaces. Jean Castex

Jean Castex n'a par ailleurs pas écarté la possibilité de rendre obligatoire l'isolement des cas positifs au Covid-19 : "Je ne suis pas rétif à ce que cette question soit sur la table."

Petits commerces : "J'assume"

Face aux voix toujours plus nombreuses demandant la réouverture des petits commerces, le Premier ministre a affirmé "assumer" le choix de les maintenir fermés, tout comme celui d'interdire l'accès à certains rayons dans les grandes surfaces.

Si vous n'avez pas tous les rayons ouverts dans une grande surface, cela limite les flux et les interactions. Jean Castex

Interpellé sur la situation dans les universités, Jean Castex a reconnu que les protocoles sanitaires prévus n'ont pas toujours été "respectés ou appliqués avec la rigueur nécessaire". "Nous avons ensuite corrigé le tir", a expliqué le Premier ministre.

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Sur le télétravail, le Premier ministre s'en remet aux partenaires sociaux et prône "une évolution culturelle" afin que celui-ci devienne un "héritage positif" de la crise.

Jean Castex a également évoqué la "judiciarisation de l'action politique", estimant que le risque de poursuite n'entravait pas son action : "Si je commence à penser à ma responsabilité personnelle ou pénale, je ne suis pas sûr que je prendrais les décisions dans l'intérêt du pays." Plusieurs ministres ou anciens ministres, dont Édouard Philippe, ont fait l'objet en octobre de perquisitions dans le cadre de l’information judiciaire ouverte en juillet par la Cour de justice de la République.

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