Budget : Marine Le Pen salue le renoncement au 49.3, mais laisse planer la menace de la censure

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Marine Le Pen AFP 03/10/2025
Marine Le Pen à la sortie de Matignon, le 3 octobre 2025
par Raphaël Marchal, le Vendredi 3 octobre 2025 à 12:52, mis à jour le Vendredi 3 octobre 2025 à 13:28

Reçue ce vendredi 3 octobre à Matignon dans le cadre des consultations menées par Sébastien Lecornu, Marine Le Pen a jugé que l'annonce du Premier ministre - qui a déclaré qu'il n'aura pas recours au 49.3 sur le budget - était "plus respectueuse de la démocratie" que la façon de faire de ses prédécesseurs. La présidente des députés Rassemblement national a toutefois réitéré sa demande de "rupture" avec la politique menée depuis 2017 sous peine de "censure".

Une annonce davantage "respectueuse de la démocratie". C'est en ces termes que Marine Le Pen a accueilli l'annnonce de Sébastien Lecornu de renoncer au 49.3 pour faire adopter le budget au Parlement. Reçue à Matignon ce vendredi 3 octobre dans le cadre des consultations menées par le Premier ministre, la cheffe de file du groupe Rassemblement national au palais-Bourbon a jugé que cette évolution prouvait que Sébastien Lecornu a "accepté l'idée qu'il doit trouver une majorité à l'Assemblée nationale".

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Pour autant, pas question de donner un blanc-seing en échange au locataire de Matignon. Marine Le Pen est ressortie de son entretien "sans avoir une vision précise de ce que Monsieur Lecornu souhaite faire, ce qui est un peu inquiétant à quelques jours de la déclaration de politique générale". La présidente des députés RN espère que le grand oral du Premier ministre, qui doit avoir lieu la semaine prochaine, sera "plus clair" et "capable de marquer une vision", afin de "convaincre le Rassemblement national de participer aux travaux du budget". "Personne n'attend [la nomination] des ministres", a-t-elle observé, davantage préoccupée par le futur discours de Sébastien Lecornu.

"Pour le Rassemblement national, c'est la rupture ou la censure"

A ce stade, Marine Le Pen ne "voit pas bien la rupture avec le macronisme" et estime que la déclaration de politique générale de Sébastien Lecornu "permettra de voir s'il existe une rupture ou pas". "Pour le Rassemblement national, c'est la rupture ou la censure", a-t-elle rappelé, indiquant avoir "réitéré au Premier ministre les exigences des électeurs du RN". A savoir, "arrêter avec la folie dépensière d'une immigration absolument dérégulée" ; "alléger si c'est possible, la pression fiscale sur les classes moyennes" ; ou encore "retrouver de la sagesse dans la contribution à l'Union européenne". Et d'affimer : "Nous attendrons lundi pour voir s'il prend en considération ces éléments".