Attaque au couteau à Arras : les députés disent leur volonté de lutter contre "l'obscurantisme", sans rien céder à "la haine", et appellent à l'unité

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par Soizic BONVARLETMaxence Kagni, le Vendredi 13 octobre 2023 à 16:33, mis à jour le Samedi 14 octobre 2023 à 07:10

À la suite de l'attaque au couteau survenue dans un établissement scolaire d'Arras, qui a fait un mort et trois blessés, les députés ont observé, ce vendredi 13 octobre, une minute de silence dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale. Chaque groupe politique s'est ensuite exprimé en hommage aux victimes, avant d'appeler d'une seule voix à l'unité de la nation.

"L'émotion de la représentation nationale" face à l'"horreur" de l'attaque au couteau d'Arras. C'est le message que les députés ont voulu délivrer, ce vendredi 13 octobre après-midi, dans l'hémicycle du Palais-Bourbon. Vendredi matin, un homme d'une vingtaine d'années, fiché fiché S pour radicalisation, a tué un enseignant et blessé trois personnes dans un lycée à Arras (Pas-de-Calais).

À la mi-journée, l'Assemblée nationale a suspendu ses travaux, avant de les reprendre à 15 heures. Dès l'ouverture de la séance, la vice-présidente de l'Assemblée nationale Naïma Moutchou a exprimé les "pensées et la solidarité" des députés à l'égard des victimes et de leurs familles. "Cette solidarité s'exprime également à l'égard de la communauté éducative, à laquelle nous devons tant, et qui a déjà été si durement éprouvée", a-t-elle ajouté. Les députés ont ensuite observé une minute de silence.

Ne céder ni face à "l'obscurantisme", ni à "la haine"

L'ensemble des groupes ont ensuite pris la parole. "Trois ans après le lâche assassinat de Samuel Paty, à nouveau, un professeur a été tué au nom du terrorisme islamiste", a ainsi déclaré le président des députés Renaissance, Sylvain Maillard. "Nous ne céderons jamais, jamais, face à l'obscurantisme", a affirmé l'élu.

Ôter la vie d'un enseignant a un but clair : s'attaquer à nos principes et à nos valeurs. Sylvain Maillard (Renaissance)

La députée La France insoumise Sophia Chikirou a ne rien céder aux "terroristes" qui cherchent à "semer la discorde et la guerre". "Nous devons résister", a indiqué l'élue, avant d'ajouter : "Jamais nous ne céderons à la haine, jamais, jamais nous ne céderons à la peur." "Nous ne devons pas céder, à rien", a lui aussi estimé Erwan Balanant (Démocrate), tout comme Cyrielle Chatelain, qui a affirmé qu'il ne fallait "jamais céder à la haine". "Nous résisterons, nous vaincrons", a ajouté Olivier Serva (Liot).

"Nous, enseignants, sommes des sentinelles de la République et de la démocratie, c'est la raison pour laquelle nous sommes visés", a affirmé, très émue, la députée Horizons Agnès Carel. L'élue a appelé à "faire bloc" : "Il est de notre devoir de ne pas nous fracturer." Le député communiste Jean-Marc Tellier a livré le même message : "Notre nation doit rester unie."

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"Le terrorisme a montré son immonde visage", a déclaré le président des députés socialistes Boris Vallaud, qui a affirmé que son groupe était "disponible pour faire face, pour faire bloc et défendre la paix civile". L'élu a salué la mémoire du professeur assassiné, "qui est en un sens déjà un héros par le courage dont il a fait preuve".

Le terrorisme veut nous diviser, nous serons unis. Boris Vallaud (Socialistes)

Edwige Diaz (Rassemblement national) a évoqué "l'émotion nationale légitime" à laquelle s'associe son groupe, avant de délivrer un message plus politique : "Il y a un lien évident entre le meurtre que nous pleurons aujourd'hui, l'immigration massive dans notre pays, et l'absence de lutte efficace contre l'islamisme radical." Le député Les Républicains Victor Habert-Dassault a pour sa part demandé "une fermeté intransigeante vis-à-vis de ces crimes abominables".