ArcelorMittal : l'Assemblée vote en faveur de la nationalisation proposée par LFI

Actualité
par Maxence Kagni, le Vendredi 28 novembre 2025 à 00:30, mis à jour le Vendredi 28 novembre 2025 à 03:50

Les députés ont adopté en première lecture, dans la nuit du jeudi 27 au vendredi 28 novembre, la proposition de loi "visant à la nationalisation d’ArcelorMittal France". Présentée par LFI, celle-ci a été approuvée par les groupes de gauche, tandis que les groupes qui soutiennent le gouvernement ont voté contre et que le RN s'est abstenu. Ce vote ne constitue cependant qu'une première étape dans le processus législatif et l'adoption définitive du texte dans la configuration politique actuelle paraît improbable. 

Les députés ont adopté, dans la nuit du jeudi 27 au vendredi 28 novembre, la proposition de loi "visant à la nationalisation d’ArcelorMittal France afin de préserver la souveraineté industrielle de la France" (127 pour, 41 contre, 42 abstentions).

Le texte était présenté par le groupe La France insoumise dans le cadre de sa journée d'initiative parlementaire. Avec l'objectif affiché de "faire de notre pays un leader mondial de l'acier vert, plutôt qu'un pays en déshérence industrielle", a déclaré à la tribune la rapporteure de la proposition de loi, Aurélie Trouvé (LFI).

L'article 1er du texte adopté par l'Assemblée nationale prévoit "le transfert à l’Etat en toute propriété des actions représentant" le capital d'ArcelorMittal France. Le coût de cette nationalisation serait de 3 milliards d'euros, selon l'élue de Seine-Saint-Denis.

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LFI dénonce l'"obstruction" du RN

Le gouvernement, tout comme les député de l'ex-majorité présidentielle et de la droite, se sont opposés au texte. "La nationalisation n'est pas un tabou", a affirmé le ministre délégué chargé de l'Industrie, Sébastien Martin, tout en précisant que "dans le cas d'ArcelorMittal, la nationalisation ne répondrait pas à la nature du problème". Le ministre estime en effet que "la protection de l'acier français se joue à Bruxelles, et non dans un décret de nationalisation".

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Le vote sur l'ensemble du texte n'a eu lieu que tardivement en raison de la stratégie du Rassemblement national qui ne s'est pas opposé à la proposition de loi, le groupe présidé par Marine Le Pen ayant choisi l'abstention, mais qui avait déposé suffisamment d'amendements pour faire durer les débats. Une méthode qualifiée "d'obstruction" par la gauche.

"Vous faites un caca nerveux parce qu'on veut passer plus d'une heure sur une proposition de loi qui nationalise rien de moins que toute la sidérurgie française pour quatre milliards d'euros", a rétorqué Jean-Philippe Tanguy (RN), critiquant la qualité du texte. Les députés du Rassemblement national ont, à plusieurs reprises, demandé aux élus de gauche de voter un de leurs amendements "pour faire preuve de compromis". En vain.

La séance s'est déroulée sous les yeux de représentants syndicaux des salariés d'ArcelorMittal, présents en tribune, qui ont été salués dans l'après-midi par la présidente des députés insoumis, Mathilde Panot.

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Si le vote en faveur de la nationalisation d'ArcelorMittal constitue une victoire politique pour La France insoumise, l'avenir de la proposition de loi est plus qu'incertain. Le gouvernement étant hostile à la disposition, tout comme le Sénat, à majorité de droite, ce texte n'a en effet que très peu de chances d'être adopté définitivement dans la configuration politique actuelle. "Vous êtes dans un immense mensonge", a commenté Sylvain Berrios (apparenté Horizons), qui a accusé LFI de "vendre un faux espoir aux salariés".