Violences contre les élus : condamnation unanime à l'Assemblée

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Ferrand
par Ariel Guez, le Mardi 11 janvier 2022 à 15:22, mis à jour le Mardi 11 janvier 2022 à 20:10

Deux jours après l'agression, devant chez lui, du député LaREM Stéphane Claireaux, l'ensemble des présidents de groupes de l'Assemblée nationale ont décidé de faire front commun pour condamner les violences et les menaces contre les élus, en nette hausse depuis le début des débats sur le passe vaccinal.

"Ce sont les principes de la démocratie et de la République qui sont en cause." Dans une prise de parole solennelle avant le début de la séance des Questions au gouvernement, le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand a dénoncé les violences et les menaces contre les députés et les élus, en nette augmentation ces derniers jours. Dimanche, les images de l'agression devant son domicile du député de Saint-Pierre-et-Miquelon ont indigné la représentation nationale. Et après avoir annoncé qu'il rencontrerait le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, et le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, mardi soir, Richard Ferrand a décidé de prendre la parole à l'Assemblée.

"Les pressions, les intimidations, les violences contre les élus de toute tendance se multiplient et s'aggravent", a-t-il dénoncé, rappelant que "l'Assemblée nationale sera toujours au côté de ses membres menacés ou attaqués sous quelle forme que ce soit". Alors que l'élection présidentielle aura lieu dans trois mois, les 10 et 24 avril, et que cinq députés ont annoncé leur candidature (Marine Le Pen pour le Rassemblement national ; Jean-Luc Mélenchon pour La France insoumise ; Fabien Roussel pour le Parti communiste français ; Nicolas Dupont-Aignan pour Debout la France ; Jean Lassalle pour Résistons ! ) le président de l'Assemblée estime qu'il est "indispensable que tous les moyens de l’État soient mobilisés pour assurer la sécurité de tous les candidats comme l'ensemble des représentants de la nation". "L'Histoire nous oblige", prévient-il. 

Tribune des présidents de groupes à l'Assemblée nationale

Au même instant, l'ensemble des présidents de groupes de l'Assemblée nationale publiaient, sur le HuffPost, une tribune transpartisane (à retrouver en intégralité ci-dessous) pour dénoncer les violences contre les élus. "Nous n’appartenons pas aux mêmes partis, nous nous opposons dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale et dans les urnes, mais nous unissons aujourd’hui nos voix parce qu’il est temps de mettre fin à l’indifférence face à la montée de la haine", écrivent-ils. 

Nous continuerons à défendre nos idées et faire vivre le pluralisme politique qui est la base de la démocratie.

Quelques minutes plus tôt, juste avant le début de la séance des Questions au gouvernement, ces mêmes présidents de groupe étaient arrivés, ensemble, aux côtés de Richard Ferrand, dans l'Hémicycle : 

60 élus menacés depuis le 1er janvier

La situation ne concerne pas que les députés : depuis juillet, plus de 300 plaintes pour "menace de mort" envers des élus nationaux ou "qui passent dans les médias" ont été déposées, a indiqué sur RTL, mardi matin, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin. Il s'agit de 300 plaintes déposées depuis l'entrée en vigueur du passe sanitaire, a précisé  l'entourage du ministre à l'Agence France presse, ajoutant que 60 élus ont été menacés depuis le début de l'année 2022. "Dans ce cadre particulier des antivax, il y a énormément de dépôts de plaintes pour menaces", a expliqué Gérald Darmanin, dénonçant une "augmentation exponentielle".