Retraites : "65 ans, ça n'est pas un totem", les réactions aux propos d'Elisabeth Borne

Actualité
Image
Elisabeth Borne
par Soizic BONVARLET, le Mardi 3 janvier 2023 à 12:48, mis à jour le Lundi 9 janvier 2023 à 16:33

L'objectif de la réforme des retraites est de garantir un "équilibre du système à l’horizon 2030", a réaffirmé la Première ministre, mardi 3 janvier, au micro de FranceInfo. 

"65 ans, ça n’est pas un totem". Cette déclaration, prononcée par Élisabeth Borne, mardi 3 janvier, sur FranceInfo, n'a pas manqué de faire réagir les oppositions de l'Assemblée nationale, alors que la réforme des retraites sera présentée en Conseil des ministres le 23 janvier et que le texte sera à l'ordre du jour du Palais-Bourbon au cours du premier trimestre de l'année. 

"65 ou 64 ans : décaler l'âge de départ à la retraite, c'est non. Ce n'est pas une question de "totem", c'est une question de justice sociale", a réagi le président du groupe "Socialistes et apparentés", Boris Vallaud. "Ce matin Elisabeth Borne a montré qu’elle avançait à reculons vers la réforme des retraites. De quoi renforcer encore la mobilisation sociale qui se prépare", a pour sa part tweeté le président de la commission des finances, Eric Coquerel (La France insoumise).

Un pas vers Les Républicains sur l'âge légal... 

En outre, les propos de la Première ministre évoquant une ouverture du gouvernement sur la question de l'âge légal, ont été perçus par l'opposition de gauche comme une tentative de s'attirer les faveurs de la droite. "Tentative d'enfumage : le départ à 65 ans "n'est pas un totem" selon Élisabeth Borne. Pour mieux faire avaler un départ à 64/63 ans avec le soutien des LR ?", a ainsi commenté Clémentine Autain (La France insoumise).

En décembre, sur l'antenne de LCP, le président du groupe "Les Républicains", Olivier Marleix, avait reproché au gouvernement d'"agiter le chiffon rouge des 65 ans", considérant qu'un report de l'âge de départ à 63 ans d'ici la fin du quinquennat constituerait déjà une avancée. Ce mardi, Aurélien Pradié (LR) s'est félicité des propos tenus par la cheffe du gouvernement : "Oui, Élisabeth Borne, le report de l’âge légal ne doit pas être un totem. Parce qu’il est injuste et inefficace", a-t-il estimé sur Twitter, avant d'ajouter que "ceux qui ont rempli la durée de cotisation doivent pouvoir partir à la retraite à taux plein. C'est clair et juste".

La déclaration de la Première ministre semble, par ailleurs, de nature à rassurer ses alliés du MoDem, qui ne voyaient pas forcément d'un bon oeil le fait de fixer à 65 ans l'âge légal de départ à la retraite. Certains députés, à l'instar de Bruno Fuchs, avaient même indiqué n'être "pas certain[s]" de voter la réforme dans ces conditions. Elisabeth Borne a assuré sur FranceInfo "croire beaucoup au travail parlementaire", afin "d'améliorer la réforme". 

... Et une accélération sur la durée de cotisation ? 

La cheffe du gouvernement a expliqué envisager un seuil à 64 ans accompagné d'une accélération de l'allongement de la durée de cotisation. Celle-ci pourrait ainsi passer à 43 ans (172 trimestres) avant l'horizon 2035 fixé par la réforme Touraine de 2014, à la faveur d'une augmentation de la durée minimum de cotisation d'un trimestre tous les deux ans, voire tous les ans.

La réforme, encore en cours de préparation, sera dévoilée mardi 10 janvier, avant sa présentation en Conseil des ministres le 23 janvier.