Réforme des retraites : la gauche présente ses contre-propositions

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Couverture : Réforme des retraites : la gauche présente ses contre-propositions
par Hélène Bonduelle, le Mercredi 22 janvier 2020 à 16:31, mis à jour le Mercredi 22 avril 2020 à 15:06

13 formations politiques de "gauche et écologistes" ont présenté mercredi une "plateforme commune" pour "une autre réforme des retraites". Principales propositions : une meilleure prise en compte de la pénibilité, une retraite minimum au niveau du SMIC ou encore un élargissement de l’assiette de financement du système des retraites aux revenus du capital. Les signataires mettent leurs idées à disposition des organisations syndicales alors que la réforme du gouvernement sera présentée vendredi en Conseil des ministres.

L’estrade de la salle des conférences de presse de l’Assemblée Nationale serait presque trop exiguë pour accueillir la douzaine de parlementaires et de représentants des "forces de gauche et écologistes" venus présenter leur contre-réforme des retraites.

Du PS au PCF en passant par EELV et les autres forces politiques représentées, tous les signataires soulignent que sur ce sujet, il fallait "dépasser nos différences pour proposer un rassemblement". Et ainsi montrer qu'ils ne se contentent pas de s'opposer à la réforme du gouvernement.

"Dépasser nos différences pour proposer un rassemblement"

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, qui a animé ce groupe de travail commun, explique :

"Nous voulions montrer que les forces de gauche savaient s’unir et travailler ensemble pour faire émerger leurs points communs. C’est aussi un appel aux organisations syndicales, les forces politiques vous offrent une alternative à gauche (…) Pour faire travailler ensemble 13 forces de gauche nous avons mis 30 jours à nous réunir plusieurs fois".Fabien Roussel - secrétaire national du PCF

Résultat, un document de 10 pages intitulé "Retraites, d’autres choix sont possibles !" dans lequel les parlementaires de gauche proposent "6 piliers pour de nouveaux droits".

Ils souhaitent notamment une meilleure prise en compte de la pénibilité en réinstaurant les 4 critères de pénibilité supprimés par la loi Pénicaud : le port de charges lourdes, les postures pénibles, les vibrations mécaniques et le risque chimique.

Autres propositions, une retraite minimum au niveau du SMIC ou encore l’élargissement de l’assiette de financement du système des retraites aux revenus du capital.

En revanche, sur l’âge de départ à la retraite, les signataires de la plateforme reconnaissent "défendre des options différentes mais posent ensemble la fin de toutes mesures nouvelles consistant à allonger la durée de cotisation".

"Nous ne sommes pas égaux devant l’espérance de vie"

Opposés à la réforme, les élus qui participent à cette initiative commune demandent le retrait de la réforme du gouvernement. Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, estime notamment que le système universel n’est pas juste : "Nous ne sommes pas égaux devant le travail et nous ne sommes donc pas égaux devant l’espérance de vie". Il souligne "qu’il y a une espérance très différente entre celui qui appartient aux 5% des français les plus aisés et celui qui appartient au contraire aux 5% le plus défavorisés. Il y a 13 années qui séparent les uns des autres".

Toutes ces propositions sont reprises sur la plateforme numérique www.nosretraites.org que les "forces de gauche et écologistes" souhaitent participative.

"On incite les citoyens à participer, soit en écrivant leur mécontentement au Premier Ministre (…) soit en nous proposant des éléments à apporter car faire collectif c’est ce qu’on a su faire malgré nos grandes différences." Sandra Regol - Secrétaire générale adjointe d’EELV.

"Mieux vaut tard que jamais"

Après 49 journées de mobilisation et à deux jours du Conseil des ministres la gauche veut montrer qu’elle sait se rassembler. Un peu tard ? "Mieux vaut tard que jamais" répond la députée LFI Clémentine Autain. D’ailleurs à part la présence en conférence de presse de Clémentine Autain et Caroline Fiat, le mouvement de Jean-Luc Mélenchon n’a pas souhaité s’associer au document commun.

Quel avenir auront maintenant ces propositions communes sur les retraites ? Les parlementaires signataires assurent qu’ils pourraient les reprendre dans des amendements communs lors du débat sur la réforme des retraites qui débutera en commission à l’Assemblée Nationale le 3 février prochain.

Signataires : Ensemble, Europe Écologie Les Verts, Gauche Démocratique et Sociale, Gauche Républicaine et Socialiste, Génération.s, Les Radicaux de Gauche, Nouvelle Donne, Parti Communiste Français, Parti Socialiste, Place Publique, Pour une Écologie Populaire et Sociale, République et Socialisme, Union des Démocrates et Écologistes.