Les députés votent en faveur des trois consultations médicales gratuites aux âges clés de la vie

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Assemblée nationale, le 11/10/2022
par Maxence Kagni, le Mardi 11 octobre 2022 à 23:42, mis à jour le Vendredi 6 janvier 2023 à 15:32

Lors de l'examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, la commission des affaires sociales a validé l'instauration de "rendez-vous prévention" à des âges clés de la vie : 25 ans, 45 ans et 65 ans. Ces consultations médicales seront intégralement prises en charge par l'assurance maladie. 

C'est une mesure qui avait été annoncée dès la mi-septembre par le ministre de la Santé et de la Prévention, François Braun : la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale a validé dans la nuit de mardi à mercredi l'instauration de trois "rendez-vous prévention" à l'âge adulte. Ces rendez-vous médicaux remboursés intégralement par la Sécurité sociale seront proposés pour : 

  • les personnes de 20-25 ans (centré sur la lutte contre les addictions, l'alimentation, l'exercice physique),
  • les personnes de 40-45 ans (notamment centré sur l'apparition de maladies chroniques comme le cancer),
  • les personnes de 60-65 ans (notamment centré sur "les premières fragilités" et la perte d'autonomie).

"Ces consultations sont un engagement fort de notre politique de santé en termes de prévention", a affirmé mardi soir la rapporteure du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour l'année 2023, Stéphanie Rist (Renaissance).

Une mesure qui n'a pas totalement convaincu Thibault Bazin (Les Républicains) : "On a déjà du mal aujourd'hui à avoir les acteurs de santé pour assurer la prévention [comme] les PMI, la médecine scolaire, la médecine du travail", a commenté l'élu, qui se demande "comment on va réussir tous ces rendez-vous de prévention et avec qui".

De son côté, Jérôme Guedj (Socialistes) a déploré le "flou" qui entoure les modalités concrètes de ces consultations. Mêmes interrogations du côté de la majorité : "On sait que les médecins sont déjà surchargés", a par exemple déclaré Cyrille Isaac-Sibille (Démocrate). Les rendez-vous se feront "avec l'ensemble des professionnels d'un territoire, en fonction des besoins du territoire et des professionnels du territoire", leur a répondu Stéphanie Rist. 

Les députés ont adopté des amendements précisant que les consultations devront prendre en compte "les évènements de santé spécifiques du corps féminin", comme la ménopause, mais aussi ceux des "patients atteints ou ayant été atteints d'un cancer". Ces rendez-vous devront également "être le lieu de repérage des violences sexistes et sexuelles" et "porter une attention particulière à la prévention en santé mentale". Enfin, les femmes de 20 à 25 ans auront accès à des dépistages des cancers du col de l'utérus et du sein.

En fin de séance, la commission des affaires sociales a adopté deux autres articles phares du PLFSS : l'article 18, qui rend gratuit et accessible sans ordonnance le dépistage des infections sexuellement transmissibles pour les moins de 26 ans et l'article 19, qui prévoit l'accès gratuit et sans ordonnance à la contraception d'urgence (ou pilule du lendemain) à toutes les femmes en âge de procréer.