Législatives partielles : six sièges à pourvoir à l’Assemblée

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Photo d'illustration (Hans Lucas/AFP)
par Stéphanie Depierre, le Vendredi 18 septembre 2020 à 10:19, mis à jour le Jeudi 25 mars 2021 à 16:02

Sept élections législatives partielles vont avoir lieu en ce début d’automne. Pour six d’entre elles, le 1er tour se déroulera dimanche. Plusieurs députés sont en effet devenus maires ou ministres et leurs suppléants ne souhaitent pas les remplacer à l’Assemblée nationale, ces sièges sont donc remis en jeu.

Yvelines : une circo très disputée

Une députée nommée ministre, un suppléant mis en examen, l’ombre d’un ancien ministre socialiste et un siège compromis pour La République en marche… La 11e circonscription des Yvelines, celle de Trappes, sera la plus scrutée ce week-end lors de cette série de législatives partielles (20 et 27 septembre). Début juillet, la députée Nadia Hai est devenue ministre chargée de la Ville. Son suppléant devait automatiquement la remplacer à l’Assemblée nationale. Sauf que celui-ci est mis en examen dans une affaire de trafic de drogue.

Compte tenu de cette situation particulière, Nadia Hai a décidé de démissionner de son mandat de députée ce qui déclenche automatiquement une nouvelle élection. Pour porter ses couleurs, LaREM a choisi Pierre Luce, un informaticien de 32 ans. Il tentera de conserver la circonscription gagnée par Nadia Hai en 2017. L’ex-socialiste Benoit Hamon, qui avait été élu dans cette circonscription en 2012 et dont la candidature a été un temps évoquée n’est pas sur la ligne de départ, mais son mouvement "Génération.s", soutenu par EELV et le PS a investi Sandrine Grandgambe, déjà première adjointe à la mairie de Trappes. Parmi les 12 candidats en lice, le maire Les Républicains de Bois-d’Arcy, Philippe Benassaya, fait figure de favori. En 2017, la droite avait perdu de justesse avec un score de 48% au second tour.

Candidats : Sandrine Grandgambe (Génération.s), Pierre Luce (LaREM), Philippe Benassaya (LR), Valérie Froberger (PCF), Patrick Planque (LO), Laurent Morin (RN), Olivier Gallant (DLF), Jérémy Bizet (France écologie), Kamal Benmarouf, Abdelaziz Chneguir, Nicolas Mandjiny, Laurent Cocheton (UPR)

Haut-Rhin : la droite devrait conserver son fief

Les Républicains partent en situation de favoris dans la 1re circonscription du Haut-Rhin où, une fois n’est pas coutume, c’est la suppléante, Brigitte Klinkert, qui est entrée au gouvernement, en tant que ministre déléguée à l’Insertion, tandis que le député sortant, Eric Straumann (Les Républicains), est devenu maire de Colmar.

Candidats : Yves Hemedinger (LR), Jean-Frédéric Baechler, Pascal Tschaen (DLF), Christian Zimmermann (RN), Gilles Schaffa (LO), Thomas Fritz, Michel Clog, Frédéric Hilbert (EELV)

Maine-et-Loire : un maire laisse place au suspens

Autre ancien député Les Républicains qui a choisi de devenir maire, Jean-Charles Taugourdeau a pris les commandes de son village du Maine-et-Loire. La présence d’un candidat dissident issu de LR brouille le jeu dans la 3e circonscription du département.

Candidats : Anne-Laure Blin (LR), Adrien Denis (Dissident LR), Guy Bertin, Patricia Peillon (LO), Patrice Lancien (RN), Daphnée Raveneau (EELV), Jean-Eudes Gannat

Val-de-Marne : désunion à gauche

Élu député en 2017, le socialiste Luc Carvounas a lui aussi choisi le mandat de maire à Alfortville et sa suppléante Sarah Taillebois a préféré les bancs de l’ENA à ceux du Palais Bourbon. Si, au niveau national, les appels à l’union de la gauche se multiplient, la 9e circonscription du Val-de-Marne en est le contre-exemple parfait avec six candidats issus de cette partie de l’échiquier politique. De l’aveu même du sortant, c’est "ubuesque". Signe de l’enjeu, Europe Ecologie Les Verts a parachuté sa numéro deux, Sandra Régol face à Isabelle Santiago, la socialiste soutenue par Luc Carvounas.

Candidats : Isabelle Santiago (PS), Sandra Régol (EELV), Michèle Bonhomme Afflatet (LR), Abdallah Benbetka (EELV dissident), Sandrine Ruchot (LO), Christian Benedetti (LFI), Fatmata Konaté (apparentée PCF), Jonathan Rosenblum (LaREM), Gaëtan Dussausaye (RN)

Seine-Maritime : la gauche favorite

La succession de Christophe Bouillon, désormais maire de Barentin, devrait être moins compliquée pour le Parti socialiste. La 5e circonscription de Seine-Maritime, semble en effet acquise à Gérard Leseul, dauphin de Christophe Bouillon. Mais contrairement à 2017, il y aura un candidat La République en marche sur la ligne de départ.

Candidats : Gérard Leseul (PS), Patricia Lhoir (LaREM), Jean-Christophe Loutre (UPR), Auban Al Jiboury (EELV), Maxime Da Silva (LFI), Valérie Foissey (LO), Michel Allais (LR), Jean-Cyril Montier (RN)

La Réunion : la gauche (aussi) favorite

Autre territoire où la gauche part favorite : La Réunion, où les communistes devraient conserver le siège d’Huguette Bello, élue maire de Saint-Paul. Aux législatives de 2017, elle l’avait emporté avec 74% des voix face aux Républicains.

Candidats : Karine Lebon (PLR, PS, LFI), Jacques Elie Dijoux, Michelle Lartin-Graja (RN), Audrey Fontaine, Charles Moyac (EELV), Jean-Philippe Desby, Laurence Lougnon, Davilla Verdun, Alain Bénard, Patrick Serveaux, Jean-François Nativel, Philippe Robert, Rémy Massain, Harry Grondin

Pas-de-Calais : une partielle remise à plus tard

Il y aura au total six législatives partielles ce week-end mais une septième devrait avoir lieu prochainement. Dans la 6e circonscription du Pas-de-Calais, le remplacement à l’Assemblée de Brigitte Bourguignon nommée ministre déléguée à l’Autonomie s’est transformé en imbroglio. Son suppléant Ludovic Loquet a été élu maire d’Ardres en juin. Or, il a annoncé ne pas vouloir siéger au Palais Bourbon. Sauf qu’il n’a pas encore démissionné…

Le siège de la 6e circonscription n’y est donc pas officiellement vacant et la date de la partielle pas encore fixée. La ministre Brigitte Bourguignon sera de nouveau candidate, avec un objectif : éviter que sa circonscription ne tombe aux mains du Rassemblement national.