Législatives : le Parti communiste rejoint la coalition proposée par Jean-Luc Mélenchon

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Drapeau Parti communiste français
par Soizic BONVARLETStéphanie Depierre, le Lundi 2 mai 2022 à 13:01, mis à jour le Mardi 3 mai 2022 à 19:34

Une bannière commune de la "Nouvelle union populaire écologiste et sociale" sera bien présente lors des élections législatives des 12 et 19 juin. Formée à l'initiative de La France insoumise, rejointe ces derniers jours par Europe Écologie-Les Verts et Génération.s, la coalition électorale vient d'être ralliée par le Parti communiste, alors que les négociations avec le Parti socialiste se poursuivent.

En ce jour anniversaire de la victoire du Front populaire et à l'issue de plusieurs heures d'intenses tractations, le pacte est enfin scellé : La France insoumise et le Parti communiste feront bien front commun à l'occasion des élections législatives.

Le PCF a accepté l'accord sur les trois volets concernés, à savoir le programme, la stratégie à mener et la répartition des circonscriptions, via le vote de son Conseil national, et après que l’exécutif du parti a donné un mandat favorable à la délégation chargée de négocier avec l'Union populaire.

Cinquante circonscriptions réservées aux députés communistes

Parmi la cinquantaine de circonscriptions obtenues par le PCF, figurent les onze des députés sortants, plus cinq  jugées "gagnables". Ce minimum de cinquante circonscriptions permettra notamment au parti d'être éligible à la dotation de l’État pour les cinq prochaines années, après une présidentielle qui a rendu ses finances exsangues, Fabien Roussel n'ayant pas atteint les 5% impartis pour le remboursement des frais engagés pour sa campagne. 

Les faits montrent que les gens sont très sensibles aux appels d'air, si le slogan 'Mélenchon Premier ministre' peut susciter une dynamique, pourquoi pas. André Chassaigne

Le PCF a, par ailleurs, validé l'accord programmatique, le label de la "Nouvelle union populaire écologiste et sociale", et l'idée que Jean-Luc Mélenchon puisse accéder à la fonction de Premier ministre en cas de cohabitation. "Les faits montrent que les gens sont très sensibles aux appels d'air, si le slogan 'Mélenchon Premier ministre' peut susciter une dynamique, pourquoi pas", déclare l'actuel président des députés communistes, André Chassaigne. Sur le programme, ce dernier, tout en confirmant les convergences, n'est pas inquiet sur la possibilité de préserver les nuances, sur les questions liées à l'écologie, et au nucléaire en particulier, au sein de chaque groupe parlementaire. Chaque composante de l'accord devrait en effet garder son identité propre sur les bancs de l'Assemblée, tout en constituant, par ailleurs, un intergroupe réunissant l'ensemble de la coalition, à l'instar de la majorité actuelle composée des groupes de La République en marche, Agir ensemble et du MoDem.

Une coalition désormais à quatre, tandis que le PS se fait toujours attendre

Le 1er mai au soir, c'est avec Europe Écologie-Les Verts que la formation de Jean-Luc Mélenchon avait parachevé son entente électorale, avec une centaine de circonscriptions réservées aux candidatures des Verts, dont environ trente d'entre elles seraient gagnables. Parmi celles-ci, la 5ème de Paris où le secrétaire national du parti, Julien Bayou, devrait être candidat, et la 9ème de la capitale qui devrait être acquise à l'ex-prétendante à la primaire écologiste, Sandrine Rousseau. Le député du Val-d'Oise Aurélien Taché, élu sous l'étiquette "La République en marche" en 2017, avant qu'il ne quitte le groupe en 2020 et rejoigne récemment la campagne de Yannick Jadot, devrait également être investi sous les couleurs de la coalition de gauche afin de briguer un deuxième mandat. Les écologistes espèrent pouvoir constituer un groupe à l'Assemblée, ce qui nécessite d'avoir au moins quinze députés.

La répartition de l'ensemble des circonscriptions devrait être formalisée le 7 mai, lors du lancement officiel de la "Nouvelle union populaire écologiste et sociale". D'ici là, le Parti socialiste devra avoir officiellement acté son ralliement, ou sa volonté de faire cavalier seul. Les négociateurs de La France insoumise, en particulier Manuel Bompard, entendent finaliser l'accord global en cette date symbolique du mardi 3 mai. Jean-Luc Mélenchon, qui n'était jusqu'alors pas présent lors des négociations avec les partis concernés, est arrivé en fin de journée au QG de sa formation politique, dans le dixième arrondissement de Paris, juste après la conclusion de l'accord avec le Parti communiste.