Législatives 2022 : les ministres confortés... et ceux en danger

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Amélie de Montchalin et Elisabeth Borne sont en lice pour les élections législatives (AFP)
par Jason Wiels, le Dimanche 12 juin 2022 à 22:51, mis à jour le Lundi 13 juin 2022 à 10:31

Quinze ministres sont en lice pour se faire élire au Palais-Bourbon. Élisabeth Borne est en bonne position dans le Calvados, tout comme Gérald Darmanin dans le Nord, mais Amélie de Montchalin en Essonne et Clément Beaune à Paris sont en ballotage défavorable.

S'ils sont battus, ils devront quitter le gouvernement. Cette règle tacite sous les précédents quinquennats sera aussi appliquée par Emmanuel Macron pour ses ministres en cas de défaite aux élections législatives. Sur vingt-huit membres du gouvernement, quinze sont candidats à un mandat de député, dont Elisabeth Borne. La Première ministre, candidate dans le Calvados, vire en tête du premier tour avec le soutien de 34,32% des votants, dix points devant sa rivale Noé Gauchard (Nupes).

Son ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a lui aussi toutes les chances d'être élu dans le Nord en ralliant près de 40% des suffrages dans la 10e circonscription. A Paris, dans la 12e circonscription, à cheval entre les 7e et 15e arrondissement, la porte-parole du gouvernement, Olivia Grégoire, est elle aussi en situation très favorable avec 39,5% au premier tour. Tout comme sa collègue aux Outre-Mer, Yaël Braun-Pivet, avec 36,59% des voix dans la 5e circonscription des Yvelines. Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, fait quant à lui la course en tête dans la 2e de l'Ardèche avec plus de 30% des suffrages. Mais le meilleur score d'un ministre-candidat revient à Gabriel Attal. Le nouveau ministre du Budget obtient 48% des suffrages dans la 10e des Hauts-de-Seine et devrait largement l'emporter au second tour.

Damien Abad (Solidarités), dans la tourmente peu après sa nomination en raison d'accusations de viols qu'il récuse, arrive en tête dans son fief de l'Ain, avec dix points d'avance sur sa concurrente Florence Pisani (Nupes).

Les ministres de l'Agriculture Marc Fesneau, des Relations avec le Parlement Olivier Véran et de la Santé Brigitte Bourguignon sortent aussi en tête dans le Loir-et-Cher, l'Isère et le Pas-de-Calais, où ils sont candidats à leur réélection. Enfin, Justine Bénin est en tête en Guadeloupe. Dans la 2e circonscription, elle affrontera le candidat divers gauche Christian Baptiste.

Les ministres en difficulté

En revanche, les choses se présentent moins bien pour plusieurs ministres-candidats, à commencer par la ministre de la Transition écologique Amélie de Montchalin. Dans la 6e circonscription de l'Essonne, celle qui est députée sortante termine deuxième, avec 31,46% des voix, loin derrière Jérôme Guedj (Nupes), qui avait été élu suppléant du député PS François Lamy en 2012 et qui avait siégé à l'Assemblée une partie de la législature. 

Très favorables aux candidats d'Emmanuel Macron il y a cinq ans, les vents parisiens sont cette fois moins porteurs pour le camp présidentiel. Clément Beaune (première candidature) et Stanislas Guérini (député sortant) ont été placés en deuxième position par les électeurs, derrière leurs rivaux de la Nupes. 

La reconversion compliquée des anciens ministres

Par ailleurs, plusieurs ministres en poste lors du quinquennat précédent tentent de prolonger leur carrière politique à l'Assemblée nationale. C'est le cas de Roxana Maracineanu : l'ancienne ministre des Sports s'est qualifiée au second tour avec 23,77% des voix dans la 7e circonscription du Val-de-Marne. Elle arrive cependant loin derrière Rachel Keke (Nupes), qui obtient 37,22% et met l'ancienne ministre en ballotage défavorable. 

Fin de partie en revanche pour Jean-Michel Blanquer dans le Loiret et Emmanuelle Wargon dans le Val-de-Marne. Arrivés troisièmes, les deux ex-ministres de l'Éducation nationale et du Logement ne sont pas qualifiés pour le second tour.