Emotion et réactions à l'Assemblée nationale suite à l'offensive russe en Ukraine

Actualité
Image
Bombardement Ukraine
par Soizic BONVARLET, le Jeudi 24 février 2022 à 16:22, mis à jour le Jeudi 24 février 2022 à 18:26

L'offensive militaire lancée par Vladimir Poutine en Ukraine s'est invitée, jeudi 24 février, dans les débats de ce qui aurait dû être la dernière journée de la session parlementaire. Ministres et députés ont fait part de leur solidarité vis-à-vis du peuple ukrainien. En application de l'article 18 de la Constitution, un message d'Emmanuel Macron sera lu devant l'Assemblée nationale vendredi. 

"Je rappellerai les mots du président de la République, qui condamne fermement la décision de la Russie d'attaquer l'Ukraine, et qui réaffirme notre solidarité sans faille avec le peuple ukrainien, à l'heure où les images et le bruit des missiles dans le ciel ukrainien se font entendre et ressentir". Ce sont par ces mots que le ministre de la Santé, Olivier Véran, a entamé son intervention à la tribune de l'Hémicycle, jeudi 24 février, en ouverture du débat prévu à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale sur l'évolution de la crise sanitaire.

Un "contexte (...) qui rend ce débat bien que fondamental, un peu décalé par rapport à la situation qui nous préoccupe tous", a concédé le ministre de la Santé, avant de rappeler que le chef de l’État avait décidé de réunir un Conseil de défense le matin même, et qu'il s'était par ailleurs entretenu avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, "aux premières heures de la matinée".

Tweet URL

Quelques minutes plus tôt, le président de séance, en la personne de David Habib (Socialistes et apparentés), avait permis au ministre et aux chefs de file de chacun des groupes politiques représentés à l'Assemblée nationale, de s'exprimer sur la situation en Ukraine en préambule du débat sanitaire. Christophe Castaner (La République en marche) a ainsi dénoncé les actions de Vladimir Poutine, qui "viole les droits internationaux". Le président du groupe majoritaire a conclu son propos en évoquant la nécessité "du respect des droits internationaux, qui font la différence entre l’État de droit et la barbarie", "d'où la raison d'une condamnation extrêmement ferme".

Tweet URL

"Nous savons faire front quand il le faut, c'est notre honneur", a pour sa part déclaré Philippe Gosselin (Les Républicains), exprimant "la solidarité des Républicains, non seulement à l'égard des responsables ukrainiens, mais aussi à l'égard du peuple. Le peuple ukrainien qui est un peuple souverain, faut-il le rappeler". "La guerre a éclaté en Europe", a-t-il poursuivi, rappelant le rôle particulier de la France dans le jeu diplomatique. "Il est indispensable que la communauté internationale se mobilise, et que la France soit à la pointe de cette mobilisation", a-t-il aussi déclaré, avant de réclamer la tenue d'un débat dans l'Hémicycle en présence du Premier ministre.

Frédéric Petit (Modem) a quant à lui fait part de son émotion vive et quelque peu particulière au regard de celle de ses collègues. Député des Français de l'étranger, établis notamment en Europe centrale, lui même en est résident. "J'ai eu quelques coups de fil cette nuit, de ma fille". Il a aussi évoqué "une déclaration de guerre culturelle" de la part de Vladimir Poutine en sus de la guerre aux frontières terrestres.

Tweet URL

"La guerre est aux portes de l'Europe" a martelé Valérie Rabault (Socialistes apparentés), qui a notamment posé la question de la livraison d'armes à l'Ukraine, avant de souhaiter que le Premier ministre réunisse dès "aujourd'hui" les parlementaires. "La Russie prend la responsabilité d'un recul terrible de l'histoire, et crée le danger immédiat d'un conflit généralisé qui menace toute l'humanité", a pour sa part déclaré Mathilde Panot (La France insoumise) avant de réclamer à son tour la tenue d'un débat entre le chef du gouvernement et la représentation nationale.

Tweet URL

Un message du président de la République sera lu, vendredi 25 février, devant l'Assemblée nationale et le Sénat, comme le permet l'article 18 de la Constitution. Et en application de l’article 50-1, une déclaration du gouvernement, suivie d'un débat, aura lieu mardi 1er mars au Parlement. Malgré la suspension de la session parlementaire, prévue en fin de semaine pour cause de campagnes présidentielle et législatives, les députés reviendront donc à l'Assemblée nationale mardi prochain pour débattre de la situation en Ukraine et de la politique de la France face à cette situation.