EDF et RTE plutôt optimistes sur la fourniture d'électricité cet hiver

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Jean-Bernard Lévy, PDG d'EDF, le 14 septembre 2022 (AFP)
par Jason Wiels, le Mercredi 14 septembre 2022 à 17:07, mis à jour le Vendredi 20 janvier 2023 à 11:14

Les dirigeants des deux entreprises, qui gèrent respectivement la production et le transport de l'électricité en France, ont été auditionnés, mercredi 14 septembre, à l'Assemblée. Même si des scénarios noirs sont sur la table, la réouverture programée de la plupart des réacteurs nucléaires et la maîtrise des pics de consommation devraient permettre d'éviter les coupures de courant.

"Si l'hiver est doux, vous n'entendrez probablement pas parler de nous." D'une phrase, le président du directoire de RTE, Xavier Piechaczyk, a tenu à rassurer les députés de la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale, par lesquels il était auditionné, sur la résistance du réseau électrique français, dont son entreprise a la charge.

Sur fond de crise du gaz russe et d'une production nucléaire en berne, le haut fonctionnaire a présenté mercredi trois scénarios, plus ou moins optimistes, sur la capacité du pays à approvisionner les ménages et entreprises en énergie à l'approche de la saison froide.

"Il existe certes une situation très tendue, où le risque est largement accru mais elle se matérialise seulement face à un cumul d'éléments très défavorables", a-t-il indiqué. Cette situation, qualifiée de "très improbable même si elle existe", se concrétiserait sans modération de la consommation domestique, avec un hiver très froid et en cas de pénurie d'approvisionnement en gaz en France et en Europe. 

Des coupures "en dernier recours"

Xavier Piechaczyk a aussi mis en avant les solutions à la disposition de son groupe - des "mesures de sauvegarde du réseau" - qui pourrait être mises en place, à commencer par la baisse de tension du réseau, ou l'envoi d'alertes sur l'application Ecowatt, qu'il encourage à télécharger, afin d'inciter chacun à modérer sa consommation en cas de forte demande.

RTE pourrait aussi procéder à des délestages, soit des coupures électriques ponctuelles et localisées. "Une solution dont on parle beaucoup, à mon avis dont on parle trop", a-t-il minimisé, qualifiant de "dernier recours" ce type de mesure. En tout, il faudrait modérer la consommation nationale de "1 à 5% dans la majorité des cas", et pousser à "15%" d'économie en cas d'hiver particulièrement dur. 

Redémarrage attendu du parc nucléaire

A la tête d'EDF, Jean-Bernard Lévy a lui aussi tenu un discours résolument optimiste sur les prochains mois, alors que l'énergéticien est pointé du doigt pour un parc nucléaire quasiment à moitié à l'arrêt. Le PDG du groupe énergétique, qui termine son mandat et devrait être prochainement remplacé, a tenu à défendre son action en assurant qu'un "maximum de réacteurs possible" seraient remis en marche "pour le prochain hiver".

Actuellement, 30 réacteurs sont en production et 26 sont à l'arrêt, dont 10 pour des cas de corrosion, actuellement traités en urgence par l'enteprise :