L'Assemblée nationale aussi touchée par le coronavirus

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L'Assemblée nationale aussi touchée par le coronavirus
Le ministre des Solidarités et de la Santé Olivier Véran lors des questions au gouvernement, mardi 3 mars - AFP (Amaury Cornu/Hans Lucas)
par Jason Wiels, le Vendredi 6 mars 2020 à 12:07, mis à jour le Vendredi 29 mai 2020 à 15:38

Richard Ferrand a annoncé jeudi qu'un député et un salarié ont été infectés par le coronavirus. Pour l'instant, le Palais Bourbon a renforcé les mesures de précaution sans chambouler son agenda. Deux semaines de vacances parlementaires commencent vendredi soir.

Le Palais Bourbon n'est pas épargné par le coronavirus. Alors que le nombre de cas d'infections augmente chaque jour en France, le président de l'Assemblée nationale a annoncé jeudi soir dans un communiqué que le député LR Jean-Luc Reitzer et un salarié travaillant à la buvette des députés avaient été contaminés par le virus.

Le député, élu dans le Haut-Rhin, est hospitalisé en réanimation à Mulhouse tandis que le salarié est confiné à son domicile. Quatre autres personnes sont actuellement prises en charge par les services de santé en vue d’un dépistage.

Conséquence de ces deux cas confirmés, la plupart des lieux ade restauration de l'Assemblée nationale sont fermés vendredi (buvette, restaurant et cantines) et doivent être désinfectés, alors que commenceront ce soir deux semaines de vacances parlementaires jusqu'au second tour des élections municipales (dimanche 22 mars). Les visites de groupes et les colloques prévus pendant cette période sont reportées.

Un CHSCT doit avoir lieu dans l'après-midi et l'agence régionale de santé d'Île-de-France va dans le même temps débuter une enquête épidémiologique.

Bruno Fuchs (MoDem), élu dans la circonscription voisine de celle de Jean-Luc Reitzer, précise que tout ceux qui étaient présents à la buvette des parlementaires ou à proximité de son collègue doivent "limiter leurs déplacements". "Moi-même je vais attendre 24 ou 48 h pour voir si je n'ai pas de symptômes", explique-t-il à LCP.

Nouvelles règles

Dès mardi, la tenue d'un bureau exceptionnel a donné la marche à suivre face au stade 2 du plan de lutte contre le Covid-19.

Au-delà des mesures d'hygiène d'usage (lavages réguliers des mains, éviter les poignées de mains, etc.), une procédure a également été mise en place pour les personnes présentes dans les locaux et montrant des "signes d'infection respiratoire" et revenant d'une "zone à fort risque" (appel des urgences sanitaires et confinement de la personne dans une salle vide).

En cas de symptômes ou de retour d'un foyer épidémique, les députés peuvent s'absenter par précaution et ne subiront pas les sanctions financières d'usage (à partir de deux absences non excusées par mois). La présidence incite également les députés à laisser leurs collaborateurs télétravailler "dès lors que leur présence n'est pas indispensable".

Possible "durcissement" en cas de stade 3

En fonction de l'évolution de la situation dans les prochains jours, le président de l'Assemblée envisage d'ores et déjà la possibilité de prendre de nouvelles mesures :

En cas de passage en stade 3 du dispositif de lutte contre l'épidémie, je serai amené à revoir immédiatement le dispositif actuel et à le durcir, ce qui pourrait conduire à l'annulation sans préavis d'un grand nombre de visites et de manifestations.Lettre de Richard Ferrand à l'issue du bureau du 3 mars

Vendredi, le ministère de la Santé faisait état de 577 personnes contaminées sur le territoire français, dont 154 nouveaux cas confirmés et deux nouveaux décès rapportés, ce qui porte à neuf le bilan total des personnes décédées dans le pays.